Principes et Objectifs

Pour des informations générales sur l’usage et l’intérêt de la toxine Botulique dans la prévention du vieillissement, je vous invite à voir : Toxine Botulique Prévention des rides.

Nous allons nous intéresser ici à l’usage de la toxine Botulique pour le traitement et la prévention d’une bouche d’aspect triste parce que ses coins sont attirés en permanence vers le bas dans une mimique de moue dubitative.

Cet aspect au repos et son renforcement lors d’une mimique de moue, est secondaire à l’action d’un muscle situé de chaque côté sous les coins de la bouche.
Ce muscle s’appelle le muscle triangulaire ou Depressor Ori. Il a une forme de triangle à pointe haute mobile attachée au niveau des commissures (les coins de la bouche) et à base fixe large attachée à l’os au bord inférieur du menton sous les commissures.

Cette action d’abaissement est normalement contre carrée par l’action des muscles élévateurs des coins de la bouche (muscles du sourire) qui lui sont antagonistes c’est-à-dire opposés en direction, sens d’action et fonction.

Ainsi chez certains patients, lorsque ces muscles abaisseurs sont anormalement contractés au repos, il attire le coin de la bouche vers le bas conférant à la bouche un aspect triste.
Lors de la mimique, chez ces mêmes patients, leur contraction attire fortement le coin de la bouche vers le bas entrainant un aspect de moue dubitative.

Ces abaissements importants et itératifs des coins de la bouche, entrainent la formation de plis horizontaux puis de rides et enfin de véritables cicatrices qui signent l’hyperactivité de ces muscles.

Une fois ces plis devenus rides profondes, même une fois l’action musculaire neutralisée, ces rides resteront visibles malgré qu’elles aient diminué et nécessiteront l’usage d’Acide Hyaluronique pour sinon les faire disparaitre, du moins les rendre moins visibles.

Description technique

Bilan avant le geste

Bilan classique avant une procédure médicale Esthétique
Recherche d’antécédents médicaux ou chirurgicaux particuliers personnels et familiaux.

  • Recherche de malaise lors des injections ou prise de sang
  • Prise de médicaments en général.
  • Prise de médicament pouvant modifier les saignements
  • Recherche d’allergies connues.
  • Recherche d’éruption cutanée ou muqueuse en cours.
  • Évaluation anxiété.
  • Remise d’un devis en complément d’un document d’information.

Réalisation du geste

Préparation de l’injection

  • La séance commence par des photos en position assise avec ou sans flash, au repos et avec une mimique de moue souvent mieux réalisée devant un miroir.
  • Ces photos sont indispensables pour évaluer à un mois si le nombre d’unités injectées par cible et leur distribution sur chaque cible était correcte !
  • Elles sont également indispensables pour documenter toutes les asymétries au repos et à la mimique qui préexistent à toute injection à proximité comme à distance des zones cibles.
  • Puis la zone est désinfectée.

Anesthésie

  • Elle n’est pas utile, la peau doit être bien mise en tension et le geste d’injection réalisé lentement.
  • Il peut être très bénéfique de faire agir la patiente sur sa respiration pour calmer des angoisses, détourner l’attention des injections et éviter toute crispation lorsque qu’une sensation un peu désagréable est ressentie.
  • Toutefois, il n’y a ici qu’une injection par côté !

Déroulement technique

Position

L’injection est réalisée devant un miroir et en position assise le plus souvent car faire une moue en position allongée se révèle souvent comme étant difficile.

Concentration de la toxine

Compte tenu de la taille du muscle, la toxine Botulique est utilisée en concentration haute.

Nombre d’unités

Le plus souvent 5 unités par côtés en première intention.

Parfois, c’est jusqu’à 10 unités par côté au total qui peuvent être nécessaires lorsque les muscles sont très volumineux et puissants.

Déroulement des injections

Une injection est réalisée par côté à mi-hauteur entre commissure et bord inférieur de l’os, là où les plis sont le plus marqués et se concentrent les plaques motrices.
Le muscle de chaque côté est le plus souvent aisément palpable lorsqu’il est contracté.

Suites et bilan

Suites

  • Dans l’immense majorité des cas, rien de particulier.
  • Parfois quelques rougeurs transitoires aux points d’injection.
  • Exceptionnellement des ecchymoses (bleus)
  • Les premiers signes d’affaiblissement apparaissent vers 2 ou 3 jours le plus souvent après l’injection.

Soins dans les suites

  • Aucun soin particulier !

Bilan

  • Consultation de contrôle à un mois pour recueillir l’avis de la patiente et comparer avec les photos réalisées avant l’injection.
  • Cette consultation est essentielle car elle permet d’évaluer le résultat c’est-à-dire si le nombre d’unités de toxine utilisées et leur répartition sont correctes ou à améliorer.
  • Comme chez tous les patients, l’effet maximal est atteint progressivement (pour la dose injectée et la répartition donnée) à un mois, il ne faut pas faire ce bilan avant 4 semaines.
  • De même comme la moyenne de durée de l’affaiblissement musculaire est de 3 à 4 mois, cela signifie que chez certaines personnes moins chanceuses, cet affaiblissement va commencer à diminuer dès 2 mois. Si le bilan est fait de manière retardée, il ne sera pas possible de juger si le nombre d’unités de toxine utilisées et leur répartition étaient correctes ou à améliorer !
  • Si l’affaiblissement est quasi parfait mais que quelques unités seulement manquent (moins de 5), alors une retouche gratuite est réalisée.
  • Si par contre, le muscle nécessite un nombre bien plus important de toxine (éventualité expliquée en consultation préalable) parce qu’il est plus volumineux et plus actif que la moyenne alors un complément sera réalisé mais il sera facturé au prorata du supplément de dose nécessaire.
  • Lors de la prochaine injection, le nombre d’unité sera alors adapté en additionnant les deux doses ayant été nécessaires pour obtenir le résultat souhaité).

Alternatives

Une section musculaire peut être réalisée, je l’ai fait par le passé, mais l’expérience montre que l’affaiblissement n’est pas stable dans le temps et qu’il faut recourir régulièrement à la toxine.

Gestes associés

Lorsque les rides sont encore visibles de manière importante alors que les muscles en cause ne sont plus actifs en raison de l’action de la Toxine Botulique, un complément de traitement est réalisé pour diminuer la visibilité de la ride en agissant sur le creux conséquence de la pliure répétée.
Pour cela l’usage de l’Acide Hyaluronique est la meilleure solution.
AH Rides