Objectifs / Problèmes

Avoir une poitrine plus généreuse est aujourd’hui, pour celles qui en sont privées, un rêve accessible.

Dans cette information, il sera question d’augmentation mammaire par adjonction d’un volume supplémentaire au moyen de votre graisse prélevée ailleurs.

Il faut savoir d’emblée que, nous verrons pourquoi dans les causes, sauf à bénéficier d’un stock important de graisse et de réaliser plusieurs lipofillings de suite, en une seule et unique intervention il n’est pas possible d’augmenter le volume des seins de plus d’un bonnet, ce qui serait déjà très bien si cet objectif était systématiquement atteint !

C’est au final moins une intervention pour de petites augmentations mammaires qu’un outil destiné à masquer des imperfections si les conditions locales le permettent c’est-à-dire si vous n’êtes pas trop mince !

Cette technique initialement décrite dans les années 90 par un chirurgien américain du nom de Sydney Coleman portait initialement son nom. Il s’agit d’une greffe de graisse dite autologue car venant de votre corps. Elle porte d’autres noms comme lipomodelage, lipostructure ou le plus utilisé actuellement Lipofilling.

La véritable appellation qui décrit ce qu’elle est en réalité est : Autogreffe de tissu adipeux dans le sein.

La forme et l’anatomie de la poitrine à augmenter seront considérées comme normales.

Causes propres/ Causes communes

Nous allons décrire ici les contraintes de cette technique.

Schématiquement SEPT PARAMETRES sont ESSENTIELS pour que le pourcentage de graisse transféré qui survit soit le plus important :

  1. Le volume cible à augmenter (ici celui des seins) doit être bien vascularisé donc pas trop cicatriciel.
  2. La vascularisation de la zone à augmenter au moment du dépôt doit être optimale
  3. La zone cible à augmenter doit être suffisamment souple pour recevoir sans trop de pression finale le volume de graisse envisagé dans une séance sous peine de comprimer les vaisseaux donc de diminuer la vascularisation.
  4. Le volume de graisse dans la zone à augmenter ne peut pas recevoir plus d’un certain volume de graisse transférée en une fois sous peine de ne pas lui fournir les meilleures conditions de survie par insuffisance de sang qui arrive par rapport à tous le volume préexistant et ajouté.
  5. Le dépôt de ce volume limite transféré en une fois doit se faire de telle manière que toutes les parties du dépôt bénéficient des mêmes conditions optimales vasculaires pour survivre ce qui suppose de pouvoir répartir le dépôt global en de multiples dépôts unitaires parfaitement organisés dans l’espace en 3 dimensions dans la zone à augmenter.
  6. Il faut une patiente avec de bonnes réserves de graisses car tout comme on ne prête qu’aux riches, le lipofilling n’est pas fait pour les sujets minces alors que ce sont eux qui en auraient le plus besoin !
  7. Il faut que les greffons de graisse utilisés ne soient détruits, ni lors du prélèvement, ni lors de leur éventuelle préparation avant la réinjection (Lavage, Centrifugation) ainsi que lors de la réinjection pour qu’ils puissent espérer survivre une fois déposés là où ils sont requis pour augmenter le volume.

Du respect de ces 7 paramètres découle les conditions idéales d’intervention dans lesquelles la greffe de graisse se fera avec le meilleur pourcentage de survie des greffons de graisse !

Pour plus de détails sur ces 7 paramètres : Lipofilling Généralités

Approche Médicale

Il n’y a pas d’approche médicale possible qui soit aujourd’hui considérée comme sans risque en particulier en ce qui concerne le dépistage du cancer du sein dans le temps.

Raison pour laquelle en France l’injection d’Acide Hyaluronique dans les seins n’est pas recommandée.

Approche Chirurgicale

Ici l’approche choisie pour augmenter le volume de votre poitrine est d’ajouter du volume au moyen de votre graisse prélevée ailleurs sur votre corps.
L’alternative de l’augmentation de volume de la poitrine par des implants est décrite dans : Une poitrine plus généreuse / Implants

En pratique concernant l’augmentation mammaire par greffe de graisse ou lipofilling ou lipostructure ou lipomodelage :

Les avantages :

Pas de corps étranger dans votre poitrine.
La possibilité d’en profiter pour améliorer, en les diminuant par la lipoaspiration qui prélève cette graisse, d’autres parties du corps jugées un peu trop généreuses.

Les inconvénients :

Chez les femmes minces la disponibilité de cette graisse et la quantité possible à obtenir ne sont pas souvent compatibles avec les objectifs d’augmentation de volume souhaités au niveau de la poitrine.
Cela oblige à multiplier les régions au niveau des quelles la graisse va être prélevée donc à augmenter le nombre des cicatrices qui ne sont pas toujours aussi discrètes que celles promises.
Le pourcentage de graisse qui prend suite à UNE intervention est d’autant plus faible (jusqu’à moins de la moitié du volume injecté) que la quantité déposée est importante par rapport à la taille du sein qui la reçoit.
En clair, vouloir mettre en une seule intervention beaucoup de graisse dans un petit sein expose à en perdre beaucoup ce qui chez une femme mince est un réel problème car elle en a peu.
Donc le plus souvent, il faudrait au minimum deux interventions pour « garantir » un certain volume qui le plus souvent n’est pas celui escompté. Cela a un coût bien évidement.
Par ailleurs, si vous perdez du poids, vous perdez du volume au niveau de votre poitrine.
Au final, garantir par cette technique un volume final pour votre poitrine n’est pas le plus souvent possible, même en plusieurs interventions et en particulier si vous êtes plutôt mince.

Les questions à se poser avant le choix de cette technique sont donc :

1. Le volume que vous souhaitez est-il raisonnablement possible à atteindre par cette technique (Pas plus d’un bonnet) ?
2. Les réserves de graisse qui sont les vôtres sont-elles suffisantes pour votre objectif d’augmentation de volume ?
3. Aurez-vous la possibilité financière de réaliser une seconde intervention (voire plus) du même type, pour peu que vous ayez assez de graisse disponible restante, si le premier lipofilling de votre poitrine se révèle insuffisant par rapport à vos espérances ?

Pour des informations sur la technique en elle-même Augmentation mammaire Lipofilling.

Questions fréquentes

1- Le risque de cancer du sein est-il augmenté par le lipofilling ?

Vous pouvez consulter sur internet la position de la Haute Autorité de Santé
(HAS) exposée en 2015, étude réalisée en 2014 et non modifiée depuis sur :
« Évaluation de la sécurité et des conditions de réalisation de l’autogreffe de tissu adipeux dans la chirurgie reconstructrice, réparatrice et esthétique du sein » (Adresse internet dans « En savoir plus »).

En pratique en 2015, pas d’ajout depuis :

  • « Actuellement, l’analyse de la littérature ne permet pas de conclure formellement sur la sécurité de l’acte d’autogreffe de tissu adipeux dans le sein. »
  • « Aucune des études identifiées ne met en évidence de risque oncologique (cancéreux) suite à la réalisation de cet acte. »
  • « L’absence de données pertinentes sur la sécurité oncologique (risque de cancer) de cet acte est cependant reconnue, ce qui a conduit le groupe de travail à proposer un encadrement spécifique de cette technique, en accord avec les recommandations existantes. »
  • En particulier un bilan radiologique avant puis après et régulièrement dans le cadre classique du dépistage du cancer du sein.

2 - Peut-on réaliser un lipofilling des seins si l’on est mince ?

  • C’est dans la pratique l’élément limitant car pour réaliser un lipofilling il faut disposer de graisse en quantité suffisante.
  • Cela oblige souvent chez les femmes minces à multiplier les zones de prélèvement donc les cicatrices qui ne sont pas toujours aussi discrètes qu’on le dit.

3 - Quelle augmentation de volume peut-on espérer ?

  • En pratique, on ne peut pas augmenter en une intervention unique de plus d’un bonnet !

4 - La glande mammaire peut-elle être blessée lors du lipofilling ?

  • Oui mais sans aucune gravité et pas au point de condamner l’emploi de la technique au niveau des seins.

5 - Peut-on allaiter après un lipofilling des seins ?

  • Qu’il s'agisse d'une augmentation mammaire par Lipofilling ou par implants, l'allaitement est possible.
  • Qu'il s'agisse d'un lipofilling ou d'implants mammaires, il faut garder à l'esprit de l'allaitement entraîne une augmentation du volume du sein avec le plus souvent une distension de la peau qui va entraîner une ptose, c'est-à-dire une descente de la poitrine plus ou moins importante, dans les suites de l'allaitement.
  • Dans ces conditions, après une augmentation mammaire quelle que soit la méthode, qui a été faite avec pour objectif une poitrine plus généreuse et qui tient bien, il serait plutôt conseillé d'éviter l'allaitement et la montée de lait en bloquant celle-ci.
  • C'est encore la meilleure solution pour éviter que l'allaitement est un impact sur la poitrine en sachant qu'avec la simple prise de poids contemporaine de la grossesse, la poitrine sera quoi qu'il arrive modifiée (plus ou moins) mais qu'il n'est pas utile de prendre le risque d'avoir une modification plus importante avec une montée de lait.

En savoir plus

Vous pouvez consulter sur internet la position de la Haute Autorité de Santé
(HAS) exposée en 2015, étude réalisée en 2014 et non modifiée depuis sur :
« Évaluation de la sécurité et des conditions de réalisation de l’autogreffe de tissu adipeux dans la chirurgie reconstructrice, réparatrice et esthétique du sein »
https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2015-02/evaluation_de_la_securite_et_des_conditions_de_realisation_de_lautogreffe_de_tissu_adipeux_dans_la_chirurgie_reconstructrice_reparatrice_et_esthetique_du_sein_-_texte_court_2015-02-20_11-52-34_501.pdf

Les conclusions pratiques sont les suivantes :

« Il peut toutefois être noté que les taux de complications immédiates rapportés sont relativement faibles (0 % à 4 % des interventions) »

« L’apparition de modifications radiologiques est plutôt fréquente, comme après toute chirurgie mammaire (jusqu’à 40 % des interventions). »

« L’autogreffe de tissu adipeux dans le sein est un acte efficace, simple et qui entraîne peu de risque de complications. »

« Des préconisations ont ainsi été émises sur plusieurs points dont les contre-indications à la technique, le contenu des bilans pré et postopératoire, la qualification des professionnels de santé impliqués, le lieu de l’intervention, la protocolisation de la technique, ainsi que les fiches d’information destinées aux patientes. »

Les patientes chez qui il ne faut pas réaliser cette technique (au moment de la publication de l’étude janvier 2015) :

  • Une attente déraisonnable de la patiente quant aux résultats. (augmentation mammaire importante) ;
  • Une réserve de graisse insuffisante.
  • Une instabilité pondérale (ex : crise de boulimie ou d’anorexie).
  • Des facteurs de risque familiaux (les mêmes que lors d’une consultation d’oncogénétique), histologiques (biopsie mammaire révélant des lésions atypiques), génétiques (ex : BRCA 1 et 2, PTEN, P53) et médicaux (ex : irradiation thoracique).
  • Une pathologie cancéreuse mammaire évolutive, mise en évidence par un bilan préopératoire radiologique anormal (ACR 3, 4, 5 ou 6).

Le bilan radiologique PRE OPERATOIRE d’une autogreffe de tissu adipeux dans le sein en chirurgie réparatrice ou esthétique devrait comprendre :

  • Avant 30 ans, une échographie mammaire pour toutes les patientes,
  • De 30 à 40 ans, une mammographie à une incidence, complétée d’une échographie,
  • Après 40 ans, une mammographie complète, complétée d’une échographie.
  • Ce bilan devrait être réalisé dans les 6 mois avant l’opération.

Concernant le bilan radiologique POST OPERATOIRE,

  • Il devrait être fait à 1 an et comporterait, comme dans le bilan préopératoire,
  • Pour toutes les patientes de moins de 30 ans une échographie mammaire
  • Après 30 ans une échographie mammaire et une mammographie à une incidence,
  • Après 40 ans, les femmes ont une mammographie complète et une échographie, puis rejoignent à 50 ans le dispositif de dépistage du cancer du sein.