Principes

Le principe de cette intervention est d’embellir la poitrine en augmentant son volume au moyen d’un implant mammaire.

L’étape la plus importante avant l’intervention consiste à choisir le bon volume. La meilleure méthode consiste à pouvoir tester plusieurs jours durant des implants de volumes différents dans un SG adapté. Elle est détaillée dans le dernier chapitre « En savoir plus », question numéro 2.

Une fois cela fait, mes choix techniques personnels, ceux qui ont ma préférence et avec lesquels je suis à l’aise, sont des implants ronds, au contenu et à l’enveloppe de Silicone, de profil haut, de souplesse moyenne, posés par voie axillaire en position devant le muscle.

Les raisons de ces choix sont expliquées et détaillées, dans le dernier chapitre Voir « En savoir plus » dans « Une poitrine plus généreuse Implants »

Vous pouvez consulter les informations et les recommandations de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique et de la Haute Autorité de Santé concernant les implants mammaires :

  • http://www.plasticiens.fr/interventions/Fiches/418.pdf
  • https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016-02/argumentaire_implants_mammaires.pdf
  • https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2015-08/implants_mammaires_30_juin_2015_dm_eval_102.pdf
  • https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/information_patientes_chirurgie_esthetique.pdf
  • https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/qr_implants-mamaires.pdf
  • https://www.ansm.sante.fr/Activites/Surveillance-des-dispositifs-medicaux-implantables/Surveillance-des-protheses-mammaires/(offset)/0

Anesthésie

Elle ne peut être que générale lorsqu’il est question de mettre des implants par voie axillaire.

Elle doit être précédée d’un bilan préopératoire commun à toutes les interventions sous Anesthésie Générale

Voir Bilan systématique AG pour Anesthésie générale.

Bilan spécifique

Examen clinique

Il recherche essentiellement une ASYMETRIE des seins, même minime, qui si elle existe et n’est pas compensée (si cela est possible), sera le plus souvent encore plus visible après !
Les asymétries peuvent concerner la position des seins, leur forme, leur volume, la localisation de la zone de l’aréole et du mamelon dont la hauteur peut varier d’un sein à l’autre.

Bilan radiologique pré opératoire

Celui recommandé en vigueur au moment de l’intervention pour dépister un cancer du sein et donner une image de référence des glandes mammaires avant tout geste chirurgical.
=> Échographie numérisée, Mammographie numérisée, IRM

Au minimum :

  • Avant 30 ans, une échographie mammaire pour toutes les patientes,
  • De 30 à 40 ans, une mammographie à une incidence, complétée d’une échographie,
  • Après 40 ans, une mammographie complète, complétée d’une échographie.
  • Ce bilan devrait être réalisé dans les 6 mois avant l’opération.

Recherche de contre-indications :

  • Grossesse en cours
  • Maladie auto immunes
  • Infections cutanées
  • Dysmorphophobie
  • Dépression
  • Traitement en cours augmentant les saignements (Aspirine etc…)
  • Des facteurs de risque familiaux (les mêmes que lors d’une consultation d’oncogénétique), histologiques (biopsie mammaire révélant des lésions atypiques), génétiques (ex : BRCA 1 et 2, PTEN, P53) et médicaux (ex : irradiation thoracique).
  • Une pathologie cancéreuse mammaire évolutive, mise en évidence par un bilan préopératoire radiologique anormal (ACR 3, 4, 5 ou 6).

Préparation

Entre première consultation et intervention,

  • Les modalités du choix du volume des implants avant l’intervention constituent ici la particularité pratique essentielle.
    Voir « En savoir plus » dans « Une poitrine plus généreuse / Implants »
  • Pour les détails de la prise en charge et la feuille de route entre la première consultation et l’intervention, voir Dossier Anesthésie Générale AG qui détaille l’organisation pratique des interventions réalisées sous anesthésie générale.

Juste avant l’intervention

  • Des photos sont réalisées de nouveau avant l’intervention juste avant l’intervention.
  • Puis des dessins sont réalisés en position debout en chambre avant d’aller au bloc.
  • Ils précisent, le tracé de l’incision dans les aisselles, l’étendue du décollement, la position plus basse du nouveau sillon sous mammaire.
  • Des photos de ces dessins sont réalisées avant de débuter l’intervention. Photo dessins

Technique

Vous êtes installée dans un premier temps en position allongée, les bras écartés.
Après le badigeonnage de produit désinfectant, les champs stériles sont mis en place.
Puis une infiltration est réalisée au niveau des incisions et des zones de décollement pour limiter les saignements.

L’incision au sommet de l’aisselle parallèle aux plis est faite pour accéder sous la peau et le décollement est réalisé pour aller devant le muscle sous la glande mammaire puis sous le sillon sous mammaire pour le descendre.
Les vaisseaux qui saignent sont coagulés.

Un implant test est introduit au moyen d’un système appelé Keller Funnel® (qui évite de le traumatiser), non pour voir si le volume est bon, cela a été fait bien avant, mais pour vérifier si la loge destinée à recevoir l’implant est bien adaptée à son volume et à la position qui doit être celle de l’implant.
Au besoin des corrections sont apportées, avec l’implant test en place.

Je passe au second côté pour réaliser la même procédure.

Puis vous êtes installée en position demi assise pour vérifier le bon positionnement des implants et la symétrie du résultat.
Au besoin des corrections sont apportées, avec les implants test en place.

Je repasse du premier coté.
 
L’implant test est retiré et remplacé, toujours introduit avec le Keller Funnel®, par l’implant définitif.
Puis la loge est refermée du premier côté au-dessus de l’implant et le reste du décollement jusqu’à l’incision au niveau de la peau est capitonnée pour éviter de laisser un espace mort cause supplémentaire d’hématomes et l’incision est refermée également.

Je procède de même du second côté.

Il n’y a pas de drainage sauf exception !

L’intervention se termine par l’infiltration d’un anesthésique de longue durée pour une totale absence de douleur au réveil et par la réalisation du pansement qui fait partie intégrante de l’intervention. Photo

Il est réalisé en position demi assise et a pour mission d’obliger les implants, qui ont tendance à remonter dans la partie haute de la loge où il y a moins de tension, à bien occuper la partie basse du décollement pour garantir le résultat esthétique finale tout en ayant deux nouveaux sillons sous mammaires plus bas et au même niveau des deux côtés.
Les mamelons doivent regarder légèrement vers le haut.

Suites et éviction

1 – Suites et éviction

Il n’est pas raisonnable de reprendre une activité professionnelle surtout si elle est physique avant une bonne dizaine de jours.

Les suites sont le plus souvent simples avec dans l’immense majorité des cas très peu voire pas de douleur. Certaines patientes ne prennent aucun antalgique !
Toutefois, le pansement est assez contraignant car assez tendu pour remplir son office est parfois source d’inconfort pendant quelques jours.

2 - Soins dans les suites

Les infirmières NE TOUCHENT PAS au pansement à la clinique que vous quittez le lendemain matin.
Mettre un soutient Gorge SG est interdit et je l’écris en rouge sur le pansement !
En effet, dans cette technique par voie axillaire, le pansement pousse les implants vers le bas alors qu’un soutien les ferait remonter !
Vous ne touchez pas au pansement une fois de retour à la maison et aucun soin local n’est à réaliser !

Diminution de l’activité générale

  • L’activité générale doit être diminuée, pour diminuer les saignements et les œdèmes dans les suites.
  • Le sport n’est pas recommandé le premier mois.
  • Le repos doit être privilégier pour attribuer pendant la convalescence plus d’énergie à la cicatrisation et la rendre plus courte.
    • Tout ce qui n’est pas indispensable et qui implique des efforts est prohibé.
    • Les courses ont été faites avant l’intervention, tout comme l’achat des médicaments.
    • Du repos, du repos et encore du repos.
    • Pas de voyages ni de déplacement dans les 10 jours.
  • En raison de l’influence néfaste de la Nicotine sur la cicatrisation, fumer n’est pas recommandé.

3 – Consultation post opératoire

Visite de contrôle post opératoire (fait partie de l’intervention) à J5 sauf problèmes !
Le pansement est contrôlé et au besoin adapté et renforcé pour maintenir des mamelons qui regardent légèrement vers le haut.
Il est le plus souvent maintenu une dizaine de jours voir quinze si besoin et ce n’est qu’une fois enlevé, que le port du SG est autorisé.

4 - Premier Bilan

Première consultation de bilan à trois mois.
Bilan définitif à un an.

Ces consultations ne sont pas facturées, elles font parties de l’intervention ainsi que toutes les autres en rapport avec l’intervention et qui pourraient être nécessaires.

5 - Bilan radiologique post intervention :

Il devrait être fait à 1 an et comporterait, comme dans le bilan préopératoire,

  • Pour toutes les patientes de moins de 30 ans une échographie mammaire
  • Après 30 ans une échographie mammaire et une mammographie à une incidence,
  • Après 40 ans, les femmes ont une mammographie complète et une échographie, puis rejoignent à 50 ans le dispositif de dépistage du cancer du sein.

Alternatives

L’augmentation mammaire par injection d’acide hyaluronique

Elle est fortement déconseillée car elle perturbe de manière importante le dépistage du cancer du sein.

L’injection de votre propre graisse Lipofiling du sein

C’est une alternative possible très à la mode, toutefois elle a ses propres contraintes qui ne sont pas bien expliquées et exposées.
En pratique, pour apporter de la graisse en quantité suffisante, il faut en avoir suffisamment.
Ensuite, il faut savoir que parfois jusqu’à 50 % de la graisse déposée ne prend pas ce qui sous-entend ( en théorie) qu'il faudrait en mettre le double pour obtenir au final le résultat souhaité !
Pour en ajouter le double, il faut en prélever au moins autant si ce n’est plus car une partie aspirée n'est pas toujours utilisable.
En résumé, si vous voulez obtenir 300 ml par sein ( équivalent d'un bonnet B limite C ) il faudrait déposer 600 ml par sein donc 1,2 litres pour les deux seins donc pouvoir prélever entre 1,2 et 1, 5 litre de graisse idéalement pour être large.
Le problème est que plus vous en mettez en une fois, moins elle prend car les conditions de revascularisation se dégradent à cause de la pression exercée par le volume ajouté et il n’y a pas assez de tissus pour la recevoir convenablement dans sa totalité.

Pour cette raison, pour peu, qu'il y ait assez de graisse disponible, il est très nettement préférable de faire cela en deux interventions plutôt qu'en une seule pour augmenter le % de graisse qui restera au final.
Mais cela est plus cher de réaliser deux interventions plutôt qu’une et donc cela est rarement fait alors que cela garantit beaucoup plus le volume final.
Toutefois, le bon marché se paye souvent deux fois dit le bon sens populaire !

Interventions associées

Cure de Ptose mammaire pour une poitrine plus haute.

Pour qu’un implant mammaire donne le plus résultat, il faut un sein qui ne tombe pas, c’est IMPERATIF !
Voir Pôle poitrine / Une poitrine plus généreuse Implants/ Causes propres-Causes communes

Injection de graisse associée

La réalisation d’un lipofilling est aujourd’hui souvent proposée en complément d’une augmentation mammaire par implant, c’est très à la mode. Lipofilling seins

Pour certains, c’est quasi systématique pour masquer les contours des implants
A croire qu’il n’est pas possible d’avoir de bons résultats avec seul les implants mammaires sans ce lipofilling associé. C’est faux et des dizaines, des centaines de milliers de patientes pourraient en témoigner. Mais c’est à la mode.

Pour d’autres, ce serait quasi systématique mais uniquement pour les femmes minces toujours pour masquer les contours qui sont effectivement souvent plus visibles chez les femmes minces.

Mais, parce qu’elles sont minces, elles ont le plus souvent peu de graisse et il faut multiplier les zones de prélèvements (donc les cicatrices pas si peu visibles que cela) pour obtenir une quantité significative de graisse.
Ensuite, pour aller déposer en quantité suffisante chez une femme mince et espérer un matelassage final correcte de la graisse immédiatement sous la peau alors que celle-ci est quasi au contact de l’implant dans sa partie inférieure, là où les contours de l’implant sont souvent plus visibles, est techniquement très limité en termes de réalisation.
De plus, la mise en place de l’implant provoque un traumatisme local qui n’est pas de nature à améliorer la vascularisation locale des tissus en périphérie et favoriser la prise de la graisse.
Ainsi au final, de nombreuses patientes minces ont eu des lipofillings associés à la mise en place d’implants mammaires, le peu de graisse qui a été mis est parti mais les cicatrices elles resteront à vie pour au final un bénéfice nul pour la patiente.

Le lipofilling des seins est une excellente méthode lorsqu’elle est utilisée dans de bonnes conditions et dans de bonnes indications.
Il en existe parfois au niveau des seins, mais surement pas à titre systématique lors de la pose d’implant.