Principes et Objectifs        

La toxine botulique est une toxine d’origine bactérienne responsable de paralysie musculaire plus ou moins importante selon la dose utilisée. Le Botox® est le non commercial de la plus connue et ancienne des toxines botuliques commercialisées à des fins médicales.

Les toxines botuliques (il en existe quelques variantes) utilisées en médecine esthétique ou non, sont des formes atténuées pouvant être utilisées en injection tissulaire (en dehors des gros vaisseaux) même en des quantités importantes sans danger pour la santé.

La toxine botulique n’apporte aucun volume mais affaiblit voire paralyse le muscle cible selon la quantité et la répartition de la toxine injectée.

En agissant sur les muscles de la mimique, la toxine permet une PREVENTION EFFICACE du VIEILLISSEMENT du visage pour l’ensemble des signes en rapport avec l’action des muscles de la mimique c’est-à-dire principalement les RIDES d’EXPRESSION.

C’est à vrai dire le SEUL et UNIQUE TRAITEMENT dont personne ne puisse aujourd’hui contester la réalité de l’efficacité de cette prévention tant les données disponibles et chaque jour observables sont nombreuses, universelles et reproductibles à chaque injection.

Comment agit la toxine botulique ?

La toxine botulique agit en bloquant l’information de commande musculaire du muscle entre le nerf et la plaque motrice sur le muscle.
Ce blocage est secondaire à la destruction de la jonction neuromusculaire par la toxine botulique qui est elle-même détruite rapidement.

En un délai de 2 à 4 semaines maximal, toutes les jonctions neuromusculaires atteintes par la diffusion de la toxine botulique injectée cessent progressivement de fonctionner et le muscle s’affaibli, se paralyse plus ou moins selon la dose de toxine injectée, sa répartition par rapport à l’ensemble des plaques motrices du ou des muscles cibles concernés.

Cela signifie, que si par exemple et de manière schématique, un muscle plat rectangulaire comme le front présente 10 jonctions neuromusculaires, il faut 10 unités de toxine pour détruite les 10 jonctions neuromusculaires et le paralyser en totalité.
Si seule la moitié du muscle reçoit 5 unités de toxine alors seule cette moitié est paralysée. Si cette moitié ne reçoit que 2 ou 3 unités de toxine, alors cette moitié ne sera affaiblie que de la moitié de sa force environ.

L’aspect figé est-il obligatoire ?

Cela permet de comprendre que l’action de la toxine botulique est dépendante de la dose, que dépasser la dose maximale utile pour paralyser ne sert à rien, que paralyser un muscle complétement pour supprimer entièrement telle ou telle mimique n’est pas une fatalité mais un CHOIX que peut faire le ou la patiente. Ainsi, selon la répartition des unités de toxine sur la surface d’un muscle, celui-ci sera paralysé ou non, affaibli à 25 % ou 50% ou 75 % sur toute sa surface ou sur des zones en particuliers.

Ainsi il est d’usage au niveau du front pour éviter une descente des sourcils de ne pas injecter au-delà de 35 ans le tiers inférieur du front juste au-dessus des sourcils car sinon, le soutien des sourcils faiblit, ils descendent et en conséquence, la peau en excès ou en voie de l’être au niveau de la paupière supérieure devient visible si elle ne l’était pas encore ou l’excès devient plus visible encore.

Toujours au niveau du front, si de chaque côté au-dessus des sourcils, les injections réalisées sont plus importantes au-dessus de la racine des sourcils et au-dessus de la queue des sourcils qu’au-dessus de leur partie médiane, alors la partie médiane des sourcils va continuer à monter lors de la mimique et au repos alors que racine et queue restent basses !
Cela est l’explication de l’aspect appelé Méphisto, quelques semaines après l’injection. Il est facile à traiter en ajoutant au-dessus de la partie médiane du sourcil, à mi-hauteur, là où les rides sont les plus marquées, 1 à 2 unités de toxine botulique.

Pourquoi l’effet de la toxine cesse avec le temps plus ou moins vite ?

Une fois ces jonctions neuromusculaires détruites, l’organisme va agir pour que la commande nerveuse puisse de nouveau arriver au muscle.
La jonction neuromusculaire ayant été détruite, l’organisme va en RECONSTRUIRE une AUTRE à côté de celle détruite et c’est la vitesse de reconstruction de l’ensemble des jonctions neuromusculaires détruites qui va déterminer chez chacun d’entre nous la durée moyenne d’affaiblissement musculaire après injection de toxine botulique.

  • Si votre organisme répare vite, l’action de l’injection de toxine botulique sera de courte durée, un peu moins de 3 mois !
  • Si votre organisme répare lentement, l’action de l’injection de toxine botulique sera de durée plus longue, un peu plus, voire franchement plus de 5 mois !
  • Si votre organisme répare normalement, l’action de l’injection de toxine botulique sera intermédiaire (identique pour toutes les toxines quoiqu’en disent les différents laboratoires pour promouvoir leur toxine par rapport à la concurrence), de 3 à 4 mois !

Pourquoi avec le temps, on note parfois une baisse de l’efficacité dans le temps et dans l’affaiblissement ?

A priori en raison de ce mécanisme de reconstruction qui avec le temps est de plus en plus rapide et efficace pour se mettre en place.
Dans ces conditions, il faut essayer de tester une toxine botulique différente après avoir vérifié l’absence de problèmes sur le lot de toxine utilisé lors des dernières injections.

Pour qui et quand commencer ?

La toxine botulique s’adresse à tous ceux qui parmi nous présentent des rides d’expression marquées QUELQUE SOIT leur AGE !

En effet, les muscles de la mimique avec le temps et la répétition des mouvements finissent à marquer la peau de manière définitive et ce plus ou moins précocement selon chaque patient, l’élasticité de sa peau et l’importance de sa mimique.

Il faut donc chez ceux qui présentent un ou des mimiques d’expression marquées, commencer tôt avec comme objectif de PREVENIR la formation de la ride, chose que JAMAIS une crème de beauté ne pourra faire quelque que soient les promesses faites et qui n’engagent que celles qui les croient !

En commençant tôt à cibler le ou les muscles en cause, la peau ne sera JAMAIS marquée par la ride d’expression qui normalement aurait été créée par le mouvement de la mimique.

Elles s’adressent également à ceux et celles qui n’ont pas pu faire de prévention car ils ont débuté trop tard et qui présentent des rides plus ou moins profondes et plus ou moins nombreuses.
Chez ces sujets, les rides persistent même au repos et ne sont que partiellement diminuées par la toxine qui agit essentiellement en évitant que toutes ces rides ne se creusent plus et deviennent encore plus nombreuses.
L’objectif est ici de STABILISER. De l’acide hyaluronique sera le plus souvent dans cette situation utilisé en complément pour traiter la conséquence, améliorer le camouflage de la ride une fois que la toxine a bloqué la cause

Quel intervalle entre deux injections ?

Le protocole le plus adapté n’est pas celui proposé d’une injection tous les 6 mois ! Pourquoi ?

S’il faut injecter tous les 6 mois, sachant que et la durée d’action moyenne est de 3 à 4 mois, cela veut dire que pendant 2 à 3 mois le muscle va se rééduquer, qu’il va reprendre sa force et son volume normale alors qu’il s’était affaibli et atrophié pendant 3 à 4 mois sous l’action de la toxine.
Cela veut dire que lors de l’injection suivante, c’est comme si le muscle était injecté pour la première fois, le ou la patiente ont perdu TOUT LE BENEFICE de la première injection.

Dans ces conditions, il est facile de comprendre que le ou la patiente se fera injecter TOUTE SA VIE durant pour le plus grand BENEFICE des vendeurs et injecteurs de toxine.

L’approche la plus économique et bienveillante pour le ou la patiente est d’injecter 2 ans de suite à intervalle régulier DES QUE des signes même infimes de reprise de l’activité musculaire apparaissent.
Dans ces conditions, pendant 2 ans, le ou les muscles ne vont pas fonctionner ou moins (selon les doses), ils vont donc s’atrophier, fondre et perdre durablement voire définitivement leur force.
A ce premier élément va s’ajouter l’absence d’utilisation au niveau du cerveau pendant ces mêmes deux années de la zone motrice qui commande à ce ou ces muscles leur mobilité. Notre cerveau va oublier que le muscle existe !
Au terme de ces deux années, soit et cela s’observe, plus aucune injection ne sera plus jamais nécessaire, soit une petite injection de rappel avec bien moins de toxine pourra être utile de temps en temps.

Si nous admettons 20 ans d’injection minimum de 40 à 60 ans par exemple, en, fait c’est plutôt 30 années

  • Dans un protocole classique à deux injections par an, cela fait 40 injections, à pleine dose.
  • Dans un protocole à 3 par an pendant deux ans puis dans le pis des cas, une par an pendant 18 ans, cela fait 24 injections à faible dose.

Il est certain que d’un point de vue financier, cela diffère un peu en termes de dépense patient d’un côté et en termes de gain de l’autre pour l’industrie et les injecteurs avec pour le protocole classique, des rides qui finissent par apparaitre car le muscle fonctionne à plein pendant 2 à 3 mois en attendant les 6 mois entre deux injections !

Mettre en garde contre des injections plus répétées que dans le protocole classique avec comme raison que cela entrainerait la formation d’anticorps ne tient pas au vu de l’expérience mais dissuade en théorie de pratiquer une approche moins rémunératrice.

Quelles sont les zones du visage qui peuvent en bénéficier ?

Toutes les régions du visage qui sont le siège de rides d’expression ou de plis et sillons ou capitons en rapport avec des mimiques peuvent être injectées pour PREVENIR leur VIEILLISSEMENT.

  • Front, rides lissage
  • Sourcils, remontée.
  • Région entre sourcils, glabelle, rides du lion.
  • Paupières supérieures, remontée.
  • Yeux, forme en amande
  • Patte d’oie, rides.
  • Coin de l’œil, ascension.
  • Cernes, rides et creux diminution.
  • Nez, rides et remontée de la pointe.
  • Lèvre supérieure, ridules, symétrie
  • Sillons nasogéniens, diminution
  • Coins de la bouche, ascension par injection DAO
  • Extrémités externes de la lèvre inférieure, ascension
  • Asymétrie lèvre inférieure.
  • Plis d’amertume, diminution.
  • Menton, sillon, capitons, peau d’orange
  • Ovale région antérieure et bajoues, amélioration
  • Cou, bandes verticales platysmales disparition

Bilan spécifique

Bilan spécifique

  • Recherche d’allergies ou Hypersensibilité connues à l’acide hyaluronique

Bilan classique:

  • Grossesse ou allaitement sont des contre-indications.
  • Recherche d’antécédents médicaux ou chirurgicaux particuliers personnels et familiaux.
  • Recherche de malaise lors des injections ou prise de sang
  • Prise de médicaments en général.
  • Prise de médicament pouvant modifier les saignements
  • Recherche d’allergies connues.
  • Recherche d’éruption cutanée ou muqueuse en cours.
  • Évaluation anxiété.
  • Remise d’un devis en complément d’un document d’information.

Anesthésie

  • Elle est inutile compte tenu du nombre limité de piqures par zone.
  • L’important est de bien tendre la peau et d’expliquer comment bien expirer au moment de la piqure pour pouvoir être détendue et non crispée et focalisée sur la gêne que peut procurer l’injection.

Préparation du geste

La séance commence par des photos en position assise de face, trois-quarts, profils, plongée, contre-plongée puis la zone est désinfectée.

Déroulement du geste

  • La peau est désinfectée dans chaque zone à injecter.
  • Les vaisseaux de la région sont repérés pour ne pas avoir de bleus.
  • Idéalement la position est allongée tête légèrement en bas pour augmenter la visibilité des veines et mieux les éviter pour des séances sans bleus ni ecchymoses.
  • Pour chaque zone, et avant chaque piqure et pour chaque piqure de toxine, il est demandé de réaliser la mimique qui convient au besoin à l’aide d’un miroir à main (par exemple remonter les sourcils pour voir la localisation et l’importance de chacune des rides du front et guider l’injection de l’ensemble du front pas à pas précisément là où les rides sont les plus marquées car c’est là que se situent le maximum de jonctions neuromusculaires). Au niveau des sourcils, la palpation des muscles contactés renseigne sur leur volume et la quantité adaptée à injecter.
  • Donc aucun schéma pré existant mais du cousu main ! du cas par cas !
  • L’injection se fait plus ou moins profondément selon l’anatomie de chaque muscle.
  • Le nombre d’unités de toxine déposé à chaque piqure et sur l’ensemble d’un même muscle dépend du volume et de la force de ce muscle. Il est ainsi facile de comprendre qu’il existe d’un sujet à l’autre de grandes variations anatomiques et donc de grandes variations dans les doses injectées par muscle et sur l’ensemble d’une séance.
  • Selon le nombre de régions à traiter et le volume des muscles du sujet, la quantité de toxine injectée en une séance peut être inférieure ou supérieure à un flacon.
  • Il est ESSENTIEL de noter en fin de séance, les muscles traités et la quantité de toxine injectée pour chaque muscle car cela sera précieux comme informations lors de l’évaluation à un mois pour l’adaptation future des doses.
  • Pour une toute première séance, les doses injectées sont moyennes et tiennent compte des particularités anatomiques des sujets en termes de volume de muscle pour ne pas affaiblir les muscles plus que souhaité. Un ajustement sera réalisé au besoin lors du contrôle à un mois.
  • Il est toujours plus simple de rajouter pour augmenter l’affaiblissement du muscle que d’avoir trop d’effet et de n’avoir comme unique ressource que d’attendre la fin de l’effet de la toxine pour voir disparaitre un aspect figé non souhaité.

Suites Éviction Sociale Bilan

  • AUCUNE d’éviction sociale.

Suites

  • Aucune suite en particulier dans l’immense majorité des cas.
  • Les effets débutent deux ou trois jours après la séance en moyenne et sont à leur maximum à un mois des injections.
  • Les complications sont exceptionnelles mais peuvent arriver entre les meilleures mains ! La plus gênante est la fermeture partielle ou totale d’un œil par descente de la paupière supérieure lors des injections au-dessus des sourcils dans leur partie médiane. Toutefois, il est possible d’améliorer grandement cela par une injection de toxine DANS la paupière supérieure juste au-dessus des cils à la partie externe de l’œil. Cela règle le plus souvent complétement le problème.

Soins dans les suites

  • Rien en particulier sauf à rester tranquille.
  • Éviter le sport pendant 48 heures et éviter d’appuyer sur les zones traitées.
  • Ces précautions sont en fait importantes à prendre lorsque les injecteurs utilisent des dilutions importantes pour préparer leur toxine botulique. En effet, comme ils fonctionnent le plus souvent avec des schémas par peur de se tromper, ils doivent utiliser des dilutions importantes pour que faute de précision dans leurs injections, la toxine ait une chance de migrer jusqu’au niveau des jonctions neuromusculaires.
  • Pour ma part, je dilue peu, donc la toxine ne diffuse pas ou très peu ce qui implique d’être précis mais permet de diminuer le risque d’effet collatéral non recherché et permet d’avoir des activités physiques dans les suites immédiates des injections.

Bilan

  • Une consultation de contrôle est réalisée à un mois pour apprécier le résultat.
  • Si la correction est insuffisante, elle est complétée de la même manière, là où elle est nécessaire et les doses ajoutées sont notées à cotée de celles injectées un mois plus tôt.
  • De sorte que lors de la prochaine injection, la bonne dose sera d’emblée injectée.
  • S’agissant d’un complément de quantité de toxine, il ne s’agit pas d’une retouche ! Donc cela est le plus souvent mais pas toujours, selon la quantité, facturé au prorata de la dose ajoutée.

Pour un complément d’information, voir la fiche d’information de la Société Française de Chirurgie Plastique et Esthétique SOFCPRE sur le portail du Plasticien
http://www.plasticiens.fr/interventions/Fiches/503.pdf

Alternatives

Il n’y en ou non selon la région du visage en cause et le problème posé. Il s’agit de chirurgie destinée à sectionner les muscles. Toutefois, la nature les répare et au final on revient au Botox !

Gestes Interventions Associés

Il est parfois utile d’associer dans un second temps de l’Acide hyaluronique pour traiter la zone de peau au niveau de la ride qui aurait été abimée avec le temps.
En effet, un peu comme le carton, une fois plié, il est définitivement marqué qu’il soit à plat ou plié.
Dans ces conditions, si la prévention n’a pas été possible et que la peau est abimée, même si le muscle est paralysé suite à la toxine, la ride reste en partie plus ou moins visible et l’acide hyaluronique va aider à la rendre plus discrète en la comblant. Acide Hyaluronique Plis Sillons Rides.