Principes Objectifs

Pour des informations générales sur l’usage et l’intérêt de la toxine Botulique dans la prévention du vieillissement, je vous invite à voir : Toxine Botulique Prévention des rides.

Nous allons nous intéresser ici à l’usage de la toxine Botulique pour le traitement et la prévention des rides entre les sourcils au niveau (région de la glabelle), appelées rides du lion !

Ces rides sont créées par l’action de deux muscles appelé Corrugator de part et d’autre de la racine du nez.

Chacun de ces muscles comprend une insertion interne basse FIXE sur l’os sur le côté de la racine du nez et une insertion latérale, haute, externe, MOBILE à la face profonde de la peau juste au-dessus de la région médiane du sourcil.

La contraction de ces muscles entraine un déplacement du sourcil vers le bas et le dedans. Ce déplacement a comme conséquence, une fermeture du regard en dedans et la formation de ces fameuses rides du lion car la peau de la région entre les sourcils se trouve contractée sur elle-même par l’action conjuguée des deux muscles.

Chacun de ces muscles est en fait constitué de deux moitiés, chacune étant responsable d’une partie des rides constituants l’ensemble des rides de la glabelle ou du lion :

  • Une interne plutôt oblique verticale en bas et en dedans qui s’attache à l’os et est responsable lors de sa contraction de la composante horizontale interne des rides du lion.
  • L’autre plutôt horizontale qui s’attache à la face profonde de la peau en dehors est responsable lors de sa contraction de la composante verticales externe et interne des rides du lion.

Chacune de ces deux parties dispose d’une innervation propre et de plaques motrices différentes ce qui explique pourquoi il faudra injecter ces muscles en deux endroits différents.

L’injection de ces muscles Corrugator a donc pour effet,

  • De remonter chaque sourcil vers le haut et le dehors, ce qui ouvre le regard.
  • D’empêcher la formation au repos comme à la mimique de ces rides du lion.

Il arrive parfois, que même lorsque l’action des muscles n’est plus possible en raison de leur affaiblissement par la toxine Botulique, les rides restent en partie visibles, il faut alors faire appel à un ou des techniques associées. Voir Gestes Associés

Bilan spécifique

Bilan classique avant une procédure médicale ou chirurgicale avec ou sans anesthésie locale :

  • Recherche d’antécédents médicaux ou chirurgicaux particuliers personnels et familiaux.
  • Recherche de malaise lors des injections ou prise de sang
  • Prise de médicaments en général.
  • Prise de médicament pouvant modifier les saignements
  • Recherche d’allergies connues.
  • Recherche d’éruption cutanée ou muqueuse en cours.
  • Évaluation anxiété.
  • Remise d’un devis en complément d’un document d’information.

Anesthésie

  • Elle n’est pas utile, la peau doit être bien mise en tension et le geste d’injection réalisé lentement.
  • Il peut être très bénéfique de faire agir la patiente sur sa respiration pour calmer des angoisses, détourner l’attention des injections et éviter toute crispation lorsque qu’une sensation un peu désagréable est ressentie.

Préparation du geste

  • La séance commence par des photos en position assise avec ou sans flash, au repos et avec la ou les mimiques responsables des rides sur lesquelles on souhaite agir.
  • Ces photos sont indispensables pour évaluer à un mois si le nombre d’unités injectées par cible et leur distribution sur chaque cible était correctes !
  • Elles sont également indispensables pour documenter toutes les asymétries au repos et à la mimique qui préexistent à toute injection à proximité comme à distance des zones cibles.
  • Puis la zone est désinfectée.

Déroulement du geste

Position

L’injection est réalisée en position allongée pour un maximum de confort pour la patiente.

La tête peut être positionnée légèrement en bas pour augmenter la visibilité des veines afin de les éviter encore plus facilement.

Concentration de la toxine

Compte tenu de la taille du muscle, la toxine Botulique est utilisée en concentration haute.

Nombre d’unités

Le plus souvent 16 unités réparties au niveau des tiers moyens et supérieurs (selon les rides à la mimique) et entre les tiers interne, médian et externe des régions latérales suffisent en cas de première injection quitte à augmenter ultérieurement.

Parfois, c’est jusqu’à 35 unités au total qui peuvent être nécessaires lorsque les muscles Corrugator sont très volumineux et puissants.

Déroulement des injections

Les injections sont réalisées à deux niveaux :

En interne

  • Profondément proche de l’os, au niveau de l’insertion osseuse du muscle, là où sont concentrées les plaques motrices de l’innervation interne.
  • La palpation lors du froncement des sourcils permet de localiser avec précision le corps du muscle pour une injection parfaitement ciblée.
  • Le contact osseux est obtenu puis l’aiguille légèrement retirée pour bien imprégner le corps du muscle à proximité de l’attache sur l’os dans une ou deux directions.
  • 5 unités sont ici le plus souvent utilisées.

En externe

  • Très en surface, intradermique ou strictement sous dermique là où à la mimique apparaissent des fronces sur la peau qui témoignent de l’attache sous-jacente du muscle en dehors et la proximité des plaques motrices externes.
  • 2 à 3 injections très superficielles sont ainsi réalisées
  • 3 unités sont ici le plus souvent utilisées, une par fronce
  • Dans ces injections externes, il faut bien fragmenter les doses et injecter très superficiellement pour éviter une diffusion en profondeur sur le muscle releveur de la paupière supérieure.

Donc pas de schémas stéréotypés mais injections à la demande adaptée au cas par cas.

Suites Éviction Sociale Bilan

Suites

  • Aucune éviction sociale.
  • Dans l’immense majorité des cas, rien de particulier.
  • Parfois quelques rougeurs transitoires aux points d’injection.
  • Exceptionnellement des ecchymoses (bleus)
  • Il arrive que des patients migraineux voient leur migraine s’améliorer voire disparaitre pendant la durée d’affaiblissement musculaire secondaire à l’injection de toxine Botulique.
  • Les premiers signes d’affaiblissement apparaissent vers é ou 3 jours le plus souvent après l’injection.

Soins dans les suites

  • Aucun soin particulier !
  • Éviter le sport le jour même pour ne pas favoriser une éventuelle diffusion de la toxine Botulique dans les muscles cibles avec comme conséquence des effets à distance non souhaités

Bilan

  • Consultation de contrôle à un mois pour recueillir l’avis de la patiente et comparer avec les photos réalisées avant l’injection.
  • Cette consultation est essentielle car elle permet d’évaluer le résultat c’est-à-dire si le nombre d’unités de toxine utilisées et leur répartition sont correctes ou à améliorer.
  • Comme chez tous les patients, l’effet maximal est atteint progressivement (pour la dose injectée et la répartition donnée) à un mois, il ne faut pas faire ce bilan avant 4 semaines.
  • De même comme la moyenne de durée de l’affaiblissement musculaire est de 3 à 4 mois, cela signifie que chez certaines personnes moins chanceuses, cet affaiblissement va commencer à diminuer dès 2 mois. Si le bilan est fait de manière retardée, il ne sera pas possible de juger si le nombre d’unités de toxine utilisées et leur répartition étaient correctes ou à améliorer !
  • Si l’affaiblissement est quasi parfait mais que quelques unités seulement manquent (moins de 5), alors une retouche gratuite est réalisée.
  • Si par contre, le muscle nécessite un nombre bien plus important de toxine (éventualité expliquée en consultation préalable) parce qu’il est plus volumineux et plus actif que la moyenne alors un complément sera réalisé mais il sera facturé au prorata du supplément de dose nécessaire.
  • Lors de la prochaine injection, le nombre d’unité sera alors adapté en additionnant les deux doses ayant été nécessaires pour obtenir le résultat souhaité).

Gestes Interventions Associés

Il arrive parfois, que même lorsque l’action des muscles n’est plus possible en raison de leur affaiblissement par la toxine Botulique, les rides restent en partie visibles, il faut alors faire appel à un ou des techniques asscociées.

La raison est que la peau ayant été pliée depuis longtemps, elle reste marquée en dehors de toute activité musculaire, comme une feuille de carton plié puis remise à plat.

Dans cette situation, un complément sera réalisé à l’Acide Hyaluronique une fois certain qu’il n’y a plus d’activité musculaire. (Acide Hyaluronique Contour des yeux). Dans cette localisation au risque vasculaire clairement identifié, ses injections d’Acide Hyaluronique doivent être exclusivement intradermique ou sous dermique très superficielle.